Page de garde de mon journal de bord en Erasmus

Photo prise à Wroclaw (Pologne), été 2014 Ecrit dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 février 2015 Lublin, Poland Il y a ...

Photo prise à Wroclaw (Pologne), été 2014




Ecrit dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 février 2015


Lublin, Poland


Il y a deux jours, la nouvelle est tombée : je suis acceptée en échange en Pologne, à Lublin. C'est une petite ville à 2h30 de Varsovie (la capitale), en train. La Pologne, c'est là où je veux aller depuis cet été, parce que j'ai eu un coup de coeur immense pour ce pays. Erasmus, c'est mon rêve depuis plusieurs années ; mais quand je pense à des gens qui l'ont fait, je ne peux m'empêcher de penser que c'est un rêve inatteignable. Et pourtant, here I am, mon nom figure sur le tableau des affectations des départs à l'étranger...

C'est un rêve qui se concrétise et pourtant, quand je l'ai appris, je n'ai pas réussi à être heureuse. C'est comme si je me retenais de l'être, comme si je ne m'y autorisais pas. Parce que partir neuf mois à l'étranger, ça veut dire mettre ma vie française entre parenthèses pendant neuf mois ; ça veut dire mettre mon couple entre parenthèses. Je sais pertinemment ce que je risque : de le perdre. Cependant, aussi douloureux que celui puisse être, j'ai décidé de m'accrocher à mon rêve.
J'avais pris ma décision avant d'avoir la réponse de la faculté, je pensais avec certitude : "si je suis acceptée, je pars". Maintenant que j'ai la réponse, je n'ai plus le droit de reculer. Je vois la gamine que j'étais me jeter un regard noir chaque fois que je pense tout abandonner ; elle me rappelle que je n'ai pas le droit de tout lâcher, que je me suis toujours promis de faire passer mes études avant mes relations sentimentales.
Alors je vais partir. Aujourd'hui, j'ai commencé à me documenter sérieusement sur ma future faculté. Et ça ne s'annonce pas de tout repos : le programme français ne semble pas correspondre au programme polonais. Cela signifie que je devrais probablement travailler les deux programmes en parallèle, et passer les matières françaises au rattrapage à mon retour en métropole. Ca ne m'enchante pas.

Lublin, c'est une petite ville au sud est de la Pologne où il semble faire bon vivre. C'est une ville étudiante, j'y mènerai donc la vie festive que je souhaite. C'est aussi une ville à taille humaine, où tout est faisable à pieds, et ça, ça me plait ! Enfin, c'est une ville Polonaise, et comme toutes les villes polonaises, je vais y adorer l'atmosphère, l'architecture, les habitants.

Petit à petit, j'arrive à me faire à l'idée, et même à la trouver plutôt plaisante.


Tout n'est jamais tout rose ou tout noir.





Ecrit dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 février 2015

M-6

Ce soir, je naviguais sur le net, cherchant des témoignages de jeunes partis en Erasmus, des blogs d'étudiants ayant déjà tenté l'expérience et y ayant survécu. Au bout de quelques clics, j'ai atterri sur celui-ci : http://jane-in-polska.overblog.com/ et j'y ai lu une phrase, celle qui m'a insufflé le courage de créer mon blog. J'y pensais déjà, sans trop oser sauter le pas... Mais, comme elle l'a dit, un grand voyage commence toujours par un premier pas. 
Alors voilà, mon premier pas à moi, c'est cet article. J'espère qu'il me donnera le courage de m'accrocher à cette idée folle, celle de partir, loin de tout, pour neuf longs mois.

Je ne vais pas vous mentir, pendant que j'essayais d'écrire ce premier billet, je regardais "The Voice : la suite" et j'ai entendu une cover de la chanson Chandelier, de Sia. La voix de l'interprète était tellement puissante ; elle a secoué mon être d'émotion. Alors c'est pour le garçon qui se reconnaitra que j'avouerai I'm gonna live like tomorrow doesn't exist. Je voudrais que, malgré la grande aventure que je m'apprête à vivre, j'arrive à oublier de penser à l'avenir. J'aimerais réussir à ne plus penser à ce pays qui m'accueillera bientôt, à ces soucis de programmes qui ne collent pas, à cette douleur et ce bonheur futur. J'aimerais, au moins de temps en temps, réussir à profiter du présent sans qu'il soit ombragé par le futur. Parce que j'ai encore 6 mois avant que ma vie ne soit bouleversée à jamais.
Maintenant que l'idée chemine dans ma tête sans que je n'y pense vraiment, je commence à être fière. J'ai réussi à réduire le vent de panique chahutant dans ma tête à un bruit de fond. Et ce bruit me murmure aujourd'hui que je peux être fière de moi : j'ai réussi à être acceptée pour participer au programme Erasmus, j'ai réussi à être affectée dans le pays de mon choix. Ce goût de satisfaction à retardement me fait penser à celui que j'ai ressenti quand j'ai appris que je passais en deuxième année : j'ai mis du temps à réaliser, à en éprouver tout le bonheur et la fierté que je pouvais en retirer. Mais ça y est, l'enthousiasme commence à se frayer un chemin dans mon esprit, dans mon être. Un sourire vrai naît sur mon visage.

J'ai réussi, je vais partir.




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Julie La Blogtrotteuse©. Fourni par Blogger.